Le mystère Olof Palme
Figure importante de la vie politique suédoise, Olof Palme a dirigé le parti social-démocrate suédois des travailleurs (Sveriges Socialdemokratiska Arbetareparti ) de 1968 jusqu’à sa mort tragique en 1986. A l’international, il est surtout connu pour avoir été Premier Ministre du Royaume entre 1969-1976 puis entre 1982-1986.
A l’image de son pays, l’homme politique s’est tenu à une stricte neutralité entre les blocs soviétique et occidental durant toute la guerre froide. Condamnant les excès des deux superpuissances, il a manifesté contre la guerre au Vietnam et émit de vives critiques vis-à-vis de l’apartheid en Afrique du Sud ou encore contre le régime de Pinochet au Chili. Comble de l’ironie, les Etats- Unis sont allés jusqu’à l’accuser d’être un agent russe et, au même moment, l’URSS d’être un espion américain !
Olof Palme était un ardent défenseur du folkhemmet (littéralement le « foyer du peuple » mais désignant plus précisément « le modèle suédois ») dont la caractéristique essentielle est de faire de l’état suédois une maison et des Suédois une grande famille. Ce modèle a été dangereusement ébranlé le 28 février 1986 avec l’assassinat d’Olof Palme en pleine rue à Stockholm. L’assassin n’ayant jamais été retrouvé, ni le motif clairement établi, de multiples théories du complot ont essaimé impliquant tour à tour les Etats- Unis ou l’URSS.
Avec la disparition de son grand homme, le Royaume a perdu son innocence, les médias étrangers estimant que les fondements même du modèle suédois étaient atteints. Mis à rude épreuve, les Suédois se sont alors élevés pour défendre leur mode de vie, soutenant en particulier une classe politique habituée à se déplacer sans escorte pour rester au plus près des préoccupations de la population. Presque deux décennies plus tard, cette ouverture d’esprit très scandinave coûtera la vie à la ministre des Affaires Étrangères, Anna Lindh, assassinée elle aussi à Stockholm en 2003.
Paradoxalement, cette période coïncide avec l’essor du roman policier nordique sur la scène internationale, représenté par le duo d’auteurs Sjövall et Wahlöö. Logique quand on sait à quel point le modèle nordique nourrit une véritable fascination pour le secret et la dissimulation. Difficile de ne pas évoquer non plus le célébrissime Stieg Larsson, auteur de la saga Millénium, qui a longuement enquêté sur l’assassinat d’Olof Palme pour nourrir l’intrigue de sa trilogie. Avec ce portrait d’Olof Palme, Bengt Lindström – plus Suédois que jamais ! – s’inscrit lui aussi dans les pas de ses illustres contemporains !
Portrait d’Olof Palme, Huile sur toile (64 x 53 cm), collection privée, Bukowskis